Association avion René Grandjean

PREMIER SÉJOUR À PARIS

C’est en 1890 que mon père et ma mère furent rappelés à Paris, chez les Rothschild. Mon père était alors un des secrétaires du baron Adolphe de Rothschild, à la rue de Monceau, et fonctionnait aussi comme régisseur d’une superbe propriété en construction, à Boulogne-sur-Seine.

Mes parents occupaient un très joli pavillon normand, dans la propriété, au bord de la Seine. Nous voilà donc toute la famille à Paris. Je n’avais pas encore six ans…

Ne pouvant s’occuper de nous, mes parents nous casent, mon frère Marius et moi, chez nos grands-parents maternels, dans leur appartement de la rue Villarceau, dans le seizième.

Tous les jours, on nous menait dans une école enfantine et c’est dans cette école que nous avons appris, tout petits, la table de multiplications…On nous mettait, tous les enfants, deux par deux, en nous tenant par la main, en file indienne, dans une grande cour de récréation, et on nous faisait nous promener toute la journée en chantant: « Deux fois un deux, deux fois deux quatre, deux fois trois six, deux fois quatre huit », etc., etc. Cela fait qu’à l’âge de six ans, nous savions déjà la table de multiplications par coeur… sans la comprendre, bien entendu.

J’avais cinq ans quand ma sœur Germaine est venue au monde, dans ce palais des Rothschild, rue de Monceau. Coïncidence curieuse, elle est née le jour de l’inauguration de la Tour Eiffel, pendant l’Exposition de 1889.

Mon père nous avait acheté à chacun un petit fusil, à Marius et à moi, et il nous faisait souvent faire l’exercice. Tous les soirs, avant de nous coucher, il s’installait dans son fauteuil, avec mon frère et moi de chaque côté, et nous chantions des cantiques: c’était notre prière du soir.


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